En décembre 2019, le mouvement social qui a mobilisé la France aura eu une conséquence inattendue : l’augmentation du trafic cycliste dans la capitale. Décryptage.
La grève contre la réforme des retraites a privé Paris de son réseau de transports en commun pendant plusieurs semaines. Résultat ? Le nombre de vélos dans les rues de la capitale a été… multiplié par deux ! Sans métro ni RER, la première alternative des Parisiens, pour aller au travail et continuer à effectuer leurs diverses activités quotidiennes, a été de prendre la voiture. Mais rapidement, des embouteillages se sont créés un peu partout rendant la circulation quasi-impossible. Pour les Franciliens, le vélo s’est alors imposé comme la deuxième solution, aussi pratique qu’écologique.
Si la nouvelle peut sembler banale aux yeux des habitants d’Amsterdam ou de Copenhague, dont la population est habituée depuis longtemps à se déplacer à vélo, la situation est sans précédent pour la Ville Lumière. La Mairie de Paris avance même le chiffre vertigineux de 400 % quant au taux d’augmentation du nombre de cyclistes circulant sur les quais de Seine non loin de la Tour Eiffel. S’il est difficile de mettre en avant des statistiques fiables et précises, ce pourcentage a pu en partie être établi grâce aux bornes modernes récemment mises en place sur les pistes cyclables de la capitale.
Alors qu’un mardi de décembre ne voyait d’ordinaire pas plus de 2.000 vélos circuler par jour sur la piste du Quai d’Orsay, la fréquentation a atteint le record de 10.000 en décembre 2019, au plus fort de la grève. Que cette grève ait fait naître un mouvement durable ou simplement passager, il n’en reste pas moins que les piétons et les cyclistes ont bien des raisons de se réjouir de cet intérêt soudain et massif pour le vélo, face à la tousse puissance de la voiture à Paris. Notons également que la situation a été l’occasion de souligner l’importance de renforcer les mesures de sécurité pour limiter le nombre d’accidents en deux roues.
